Comment offrir un dépistage plus inclusif?

Principes de base pour adopter et appliquer des pratiques inclusives ainsi que les suivis à effectuer avant, pendant, et après le rendez-vous de dépistage

Comment offrir un dépistage plus inclusif?

L’inclusion se fait par la création d’un environnement où toute personne a accès aux mêmes possibilités et est respectée de manière équitable (CRSNG, 2017). Les pratiques inclusives s’inscrivent donc dans un processus d’efforts mis en place pour s'assurer que les barrières (physiques, institutionnelles, procédurières, etc.) à l’accès soient recensées et éliminées, et que des actions soient réalisées afin que chacun·e puisse réaliser son plein potentiel, peu importe son expérience (CRSNG, 2017). 

En matière de dépistage, cela concerne les efforts réalisés pour faciliter l’accès au dépistage, limiter les barrières et permettre à tout le monde d’accéder au plein potentiel de sa santé sexuelle dans le respect.

Principes de base pour offrir un service de dépistage inclusif

Il existe des principes de base pour adopter des pratiques inclusives et encourager l’inclusion dans les cliniques de dépistage, et ce, peu importe à qui on s’adresse. Ces principes guident nos recommandations et les réflexions présentées dans ce guide : 

  • Prendre le temps de réfléchir à ses biais et à ses préjugés concernant les réalités qu’on connait moins (voir la section Réflexions sur ses possibles préjugés);

  • Prendre conscience que la difficulté d’accès au dépistage des ITSS s’ajoute aux discriminations vécues au quotidien par les populations clés et que chaque petit geste compte;

  • Partir de la personne et non de ses caractéristiques identitaires pour poser des questions sur ses pratiques sexuelles et proposer des tests de dépistage; 

  • Pratiquer le consentement libre, éclairé et explicite; 

  • S’éduquer de manière continue, puisque l’inclusion évolue au fil des transformations sociales; 

  • Reconnaitre ses limites et s’informer sur les solutions de rechange et les ressources vers lesquelles rediriger les personnes;

  • Garder une attitude humble, accepter de faire des erreurs et avoir la volonté de se corriger : l’inclusion est un apprentissage constant;

  • Rendre son inclusion visible, afin que le public soit conscient des efforts effectués pour cultiver un climat de confort et de confiance.

Réflexions préalables à l’adoption de pratiques inclusives

Nous vous proposons trois réflexions avant d’implanter des pratiques inclusives dans votre milieu : une réflexion sur vos privilèges, une réflexion sur vos préjugés en lien avec les populations clés et une réflexion sur vos forces et vos limites. Ces réflexions peuvent être menées individuellement ou en groupe, et gagnent à être réalisées avec une attitude d’ouverture et de non-jugement. 

Reconnaitre qu’il existe des oppressions et des inégalités passe inévitablement par une reconnaissance de ses propres privilèges. Les privilèges, à l’opposé des oppressions, sont des avantages donnés à des individus de manière arbitraire et qui émanent des catégories sociales auxquelles nous appartenons, comme notre origine ethnique, notre poids, nos capacités physiques et intellectuelles, notre statut socioéconomique, notre identité sexuelle et notre genre, etc. (De Vries, 2015).

💡 Voyez les privilèges comme des choses auxquelles vous n’avez pas à penser ou à considérer : avoir un privilège est une charge en moins [7].

Avoir des privilèges n’est pas à réprimander, mais à prendre en considération dans vos biais et dans votre responsabilité à vous éduquer activement au sujet des situations d’oppression que votre expérience ne vous permet pas de comprendre de facto. Ces positions sociales nous procurent des privilèges qui entrainent certainement quelques biais. Il revient donc de votre responsabilité de vous placer en position d’apprentissage constant et de travailler à rendre les espaces plus inclusifs pour les personnes qui ne bénéficient pas de ces privilèges [8].

Un préjugé est une attitude, un biais, une hypothèse ou un stéréotype de nature implicite et qui peut se manifester à l’insu de la personne qui le porte (CRNG, 2017). Le préjugé peut émaner de nos expériences vécues et de croyances partagées par nos groupes d'appartenance. Il peut être basé sur le sexe, la culture, l’origine ethnique, le handicap, l’âge, la langue, les institutions d’appartenance, etc. Les préjugés peuvent aussi émerger des systèmes d’oppressions qui influencent nos réflexions et nos comportements individuels, et peuvent entrainer des propos ou des actes discriminatoires. 

Tout le monde a des préjugés, des idées préconçues ou des jugements. C’est normal et c’est humain. L’important est de s’interroger sur leur provenance, leur impact sur les interventions auprès de la patientèle et les façons de les surpasser dans les services qu’on offre.

Voici quelques pistes de réflexion pour identifier des préjugés en matière de dépistage des ITSS :

  • Y a-t-il des préjugés que vous avez déjà entendus concernant le dépistage des ITSS?

  • Pouvez-vous identifier des préjugés potentiels concernant les comportements sexuels d’une personne qui vient pour un dépistage en fonction de son identité sexuelle? de son genre? de son origine ethnique? du fait qu’elle vit avec un handicap? du fait qu’elle exerce le travail du sexe [9]?

Bien que ce guide vise à proposer plusieurs pistes d'amélioration pour faciliter l’accès au dépistage pour tout le monde, il est important d’abord de reconnaitre les efforts que votre clinique met déjà en place. Il se peut que les propositions ci-dessous soient déjà intégrées à vos interventions. Si c’est le cas, prenez le temps de le souligner :

  • Avez-vous des mesures, des pratiques et/ou des protocoles mis en place pour favoriser le confort des personnes?

  • Avez-vous des aménagements particuliers pour favoriser l’accessibilité des lieux? 

  • Avez-vous mis en place des mesures pour faciliter l’accès aux services et aux informations?

  • Pratiquez-vous déjà le consentement libre et éclairé pour les différentes étapes du dépistage?

  • Offrez-vous un espace de communication pour que les personnes partagent leurs besoins particuliers?

D’un autre côté, il se peut que votre milieu comporte des défis ou des conditions face à l’application de pratiques inclusives. Reconnaitre les défis et les conditions possibles permet de mieux cerner l’ordre d’implantation des pratiques en fonction de ce qui peut se modifier rapidement ou non. Ces défis deviendront peut-être plus clairs après la lecture des pratiques d’inclusion proposées ci-dessous. Voici quelques exemples de questions concernant les limites : 

  • Avez-vous des limites en matière de langues dans lesquelles les services peuvent être offerts?

  • Avez-vous des limites en matière d’espace ou d’aménagement qui restreignent l’accès pour certaines personnes?

  • Avez-vous des protocoles ou des marches à suivre qui ne permettent pas beaucoup de flexibilité face au changement? 

  • Quels sont vos défis en matière d’inclusion? Qu’est-ce qui nécessiterait une formation ou un soutien plus approfondi?

Pratiques inclusives avant le rendez-vous

Offrir l’espace nécessaire pour que toutes les personnes puissent exprimer leurs besoins

Besoins en accessibilité

Pour favoriser l’inclusion dès les premières étapes du dépistage, il est important d’offrir à la patientèle l’espace nécessaire pour qu’elle puisse vous indiquer ses besoins et ses particularités. L’inclusion est favorisée lorsque l’on pose des questions permettant de mieux comprendre les réalités, les besoins et l’unicité de chaque patient·e. Inscrire ces informations aux dossiers vous permettra de savoir comment vous adresser à chaque patient·e et vous servira de rappel pour les prochains rendez-vous. 

  • Prévoir un espace dédié dans les formulaires de prise de rendez-vous ou les formulaires distribués sur place;

  • Indiquer sur une affiche à la réception de la clinique ou rappeler aux patient·e·s lors de son arrivée qu’il est possible de demander des dispositions particulières pour répondre à des besoins spécifiques;

    • Cela aide la personne patiente à ne pas ressentir une culpabilité à demander de l’aide; 

    • Cela vous permettra de connaitre les besoins de la personne et de savoir si vous êtes en mesure de faciliter son dépistage, ou si vous devez la rediriger vers une autre ressource. 

Par ex. : Avez-vous besoin d’une aide particulière pour accéder à la clinique ou durant la consultation? Il se peut que l’on vous contacte pour valider vos besoins et ainsi pouvoir mieux vous accommoder. 

Préférences d'appellations et genre

Pour plusieurs personnes de la diversité sexuelle et de genre, le prénom d’usage et les pronoms peuvent différer des informations légales, comme celles inscrites sur la carte d’assurance maladie. Il est donc nécessaire d’offrir un espace pour inscrire les appellations d’usage si celles-ci diffèrent des appellations légales. 

1. Ajouter des espaces pour que chaque patient·e puisse inscrire ses préférences d’appellation :

  • Son titre de civilité (madame, monsieur, ...)

  • Son prénom et nom de famille (à préciser s’il diffère des informations légales)

  • Son ou ses pronoms et ses accords

  • Autre : ___________

2. Éviter les formulations qui suggèrent une option, comme « Quels pronoms préférez-vous? » et privilégier une formulation directe comme « Quels sont vos pronoms? ».

3. Si les membres de votre personnel se présentent à la patientèle avec leur prénom, vous pourriez les inviter à se présenter aussi avec leurs pronoms au premier contact. Cette pratique permettra à la personne rencontrée de partager les siens et d’éviter qu’uniquement les personnes trans et non binaires aient à le faire [10].

4. Si les membres de votre personnel ne se présentent pas à la patientèle par leur nom (avec un « Comment puis-je vous aider? » par exemple), il est possible d’indiquer les pronoms des employé·e·s à l’aide d’étiquettes de noms + pronoms, ou encore avec des plaques nominatives de bureau. Il est également pertinent d’ajouter ses pronoms à sa signature courriel.

S’assurer que l’information soit bien transmise au personnel

Pour s’assurer que ces efforts d’inclusion soient efficaces, il faut également s’assurer que l’information présente dans les dossiers de la patientèle soit bien transmise et accessible à l’ensemble des employé·e·s qui auront à interagir avec elle. 

Pour ce faire, on peut inviter les personnes concernées à consulter les dossiers des patient·e·s et à prendre connaissance des changements possibles, et à s’assurer qu’il y ait un partage de l’information concernant les besoins de la patientèle.

Rendre votre pratique accessible

L’accès au bâtiment et aux informations peut être un enjeu pour plusieurs personnes. Pour pallier ce problème, pensez à offrir plusieurs façons d’accéder aux services et aux informations [11]. 

  • Offrir la prise de rendez-vous en ligne et par téléphone; 

  • Assurer l’accessibilité de toutes les communications : 

    • Ajouter des options de sous-titres et/ou une audiodescription aux vidéos;

    • Adapter les sites web ou les médias sociaux aux lecteurs d’écran et/ou ajouter une audiodescription;

    • Ajouter du texte alternatif ou de la description d’images aux images, aux formulaires et aux publications sur les réseaux sociaux;

    • S’assurer que la police d’écriture soit assez grande, claire et lisible; 

    • S’assurer que les textes soient vulgarisés et simples à lire.

  • Informer la patientèle, en ligne ou par téléphone, de l'accessibilité des lieux : ascenseurs et/ou escaliers, rampe d’accès, proximité des transports en commun, stationnement, etc.; 

  • Si possible, identifier clairement les langues parlées et écrites par les membres de l’équipe et demander aux patient·e·s de choisir quelle langue leur est le plus confortable pour s’exprimer parmi celles disponibles;

    • Si la personne se sent à l'aise et possède un téléphone ou un appareil ayant une application de traduction simultanée, cela peut être aidant (à l’écrit ou verbalement) pour échanger les informations. Les membres du personnel peuvent aussi utiliser leur propre appareil ou téléphone;

    • Lorsque la langue communiquée par le ou la patient·e n’est pas parlée par un·e membre du personnel, essayer de trouver des ressources pour traduire (des membres du personnel, des interprètes, etc.).

  • Certaines personnes n’ont pas de carte de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) valide et n'ont pas accès à tous les services de dépistage. Si vos services n’acceptent pas les personnes n’ayant pas accès à la RAMQ :

    • S’assurer de bien indiquer les prix au préalable (dépistage, frais de transport, prescription, etc.);

    • Constituer une liste de ressources offrant des services de dépistage sans couverture de la RAMQ, disponible en ligne ou par téléphone, afin de rediriger adéquatement une personne qui vous informe qu’elle n’est pas couverte par la RAMQ. 

Rendre votre espace accessible

Dans un monde idéal, tous les services de dépistage offriraient un accès autonome à leur milieu pour tout le monde. Cela inclut des rampes d’accès, des entrées sans escaliers, des toilettes non genrées et accessibles en fauteuil roulant, des équipements de différentes tailles, etc [12]. 

Il existe plusieurs façons d’améliorer l’inclusivité d’un lieu offrant des services de dépistage : 

  • S’assurer que les couloirs et les espaces de circulation soient assez grands pour des personnes de plus grande taille ou pour l’équipement de personnes en situation de handicap, comme une chaise roulante;

  • S’assurer qu’il y ait des indications claires et précises pour accéder à la clinique et s’y déplacer : 

    • Pour l’utilisation des ascenseurs dans le bâtiment;

    • Pour se diriger vers la réception, les salles de consultation, les espaces d'autoprélèvement ou les toilettes.

Il se peut que votre bâtiment ait des limites existantes ou difficilement ajustables. Si c’est le cas, une bonne façon de maximiser l’accès malgré ces contraintes est d’informer la patientèle des limites du lieu et des moyens d’accès, à l’aide, notamment, d’un message clair sur le site de la clinique et sur la porte d’entrée. 

Toilettes et espaces d’autoprélèvement

Un grand nombre de personnes trans et non binaires évitent les toilettes publiques par malaise, par souci de sécurité ou pour éviter la discrimination. Pour assurer le confort, mais aussi la sécurité des personnes qui ont à utiliser vos toilettes, il est important de dégenrer ces dernières en remplaçant l’enseigne par une enseigne inclusive, en particulier si elles doivent être utilisées pour les tests d'autoprélèvement et ne peuvent donc pas être éviter. 

  • Installer un pictogramme de toilette ou de papier toilette; une enseigne sur laquelle est inscrit « toilettes pour tout le monde » ou simplement « toilettes »;

  • Si les toilettes contiennent des installations préalables différentes, identifier ces installations sans utiliser le genre pour laisser les personnes choisir :

    • P. ex. : changer l’enseigne des toilettes homme/femme par « toilettes avec urinoirs/cabines ». 

  • S’il est impossible de dégenrer les toilettes, s’assurer de pouvoir aider la patientèle à repérer d’autres toilettes non genrées ou individuelles. Installer une affiche dans un lieu stratégique, comme à l’accueil, pour guider les gens vers ces toilettes;  

    • Ne pas présumer de la toilette qu’une personne va choisir et donner l’option à tout le monde de choisir la toilette qui lui convient.

  • Si des services d’autoprélèvement nécessitant l’utilisation des toilettes sont proposés, s’assurer que les espaces prévus sont suffisamment grands pour une diversité de corps, pour accueillir un fauteuil roulant, etc.

Salles d’attente et de consultation

  • Offrir une diversité de places assises adaptées à la diversité corporelle et aux situations de handicap, autant dans la salle d’attente que dans les salles d’examen : 

    • Privilégier les places assises sans accoudoirs qui procurent une stabilité; 

    • Prévoir des espaces pour les chaises roulantes.

  • S’assurer d’avoir du matériel médical accessible et adapté à des poids plus élevés, à des corps plus gros et à des handicaps physiques;

    • P. ex. : des jaquettes médicales de plus grande taille, des appareils de mesure de pression artérielle de plus grande taille, des équipements de prélèvement et d’examens adaptés, etc.

Vous pouvez afficher des éléments visuels qui contribuent à faire savoir que vous êtes un endroit inclusif [13]. Par ex. : 

  • Des affiches de la Fierté, des images ou des macarons des différents drapeaux de la diversité sexuelle et de genre;  

  • Des affiches dénonçant la grossophobie, célébrant l’estime de soi corporelle ou des slogans comme « un service de qualité offert pour toutes les tailles »;

  • Des affiches précisant la diversité de langues dans lesquelles les services sont offerts;

  • Des affiches et d’autres documents d’information ayant des représentations visuelles qui sont pertinentes pour différentes communautés ethnoculturelles; 

  • Des affiches exprimant que vous faites des efforts actifs pour créer un milieu inclusif.

Pratiques inclusives pendant le rendez-vous

Lors du rendez-vous de dépistage, l’inclusion peut être favorisée au sein des questionnaires pour déterminer les tests à effectuer et dans la réalisation de ceux-ci. Cela passe par l’adoption de pratiques systématiques qui mettent la personne au centre de l’intervention. Ces recommandations visent à baser les interventions sur l’individu devant soi et à se distancier de possibles idées préconçues qui peuvent influencer le dépistage

Inclure la personne dans l’évaluation des tests à réaliser

Pour s’adresser à une personne avec le bon genre, il est important de prendre connaissance de comment la personne parle d’elle-même et de ne pas présumer quoi que ce soit : 

  • Reprendre les mots que la personne utilise pour se définir et être à l’écoute de comment la personne parle d’elle-même. Utiliser les mêmes mots;

  • Ne pas présumer les pronoms de la personne. En cas de doute, il est préférable de lui demander quels pronoms elle utilise;

  • Se présenter avec son ou ses pronoms peut permettre à la personne de faire de même;

    • P. ex. : « Bonjour, je m’appelle Daniel et j’utilise les pronoms il/lui, et vous? ».

  • Si le genre ou les pronoms de la personne ne sont pas connus ou inscrits au dossier, privilégier les formulations épicènes et éviter d’assigner un genre à la personne [14].

Lorsque vous questionnez la personne dans le but de déterminer les tests appropriés, il est recommandé d’offrir systématiquement à la patientèle de préciser son genre, son sexe assigné à la naissance et ses organes génitaux actuels [15] au moment où ses informations sont collectées. Cela permet de mieux cerner sa réalité de genre et d’orienter adéquatement les questions déterminant les tests à réaliser [16]. 

  • S’informer sur le genre de la personne permet de savoir comment s’adresser à elle [17] : 

    • Le genre, comme l’orientation sexuelle, peut fluctuer et être multiple. Si possible, laisser la possibilité aux personnes de répondre à une question ouverte ou de choisir plus d'une option, ou inciter les personnes à choisir l’option qui leur convient le mieux. Et ne pas hésiter à poser les mêmes questions au fil du temps pour permettre à la personne de manifester un changement. 

  • Demander le sexe assigné à la naissance d’une personne lui permet de nous informer de son parcours trans [18] :

    • Utiliser l’expression « sexe assigné à la naissance » au lieu du terme « sexe » permet de mieux tenir compte des réalités des personnes trans, non binaires et intersexes; 

    • Avoir une option « autre » permet aux personnes non binaires et intersexes de répondre sans avoir à choisir entre homme ou femme. 

  • Demander quels sont les organes génitaux actuels de la personne permet de connaitre les organes génitaux à considérer pour les tests et de savoir si la personne a subi une intervention chirurgicale. 

Par ex. :

Quel est votre genre? _____________

ou

Quel est le genre qui vous décrit le mieux?  

☐ Homme    ☐ Femme   ☐ Non binaire    ☐ Agenre    ☐ Bispirituel·le   ☐ Genderfluid  

☐ Je m’identifie autrement : __________________________

Quel est le sexe qui vous a été assigné à la naissance? 

☐ Homme         ☐ Femme ☐ Autre

S’ils diffèrent de votre sexe assigné à la naissance, quels sont vos organes génitaux actuels? 

☐ Pénis  ☐ Vagin/Vulve    ☐ Autre : __________________

Déterminer le genre des partenaires d’une personne est pertinent pour identifier ses pratiques sexuelles et les risques associés. Certaines formulations sont à privilégier pour permettre une évaluation qui respecte le genre de la personne et de ses partenaires tout en permettant de déterminer les tests à administrer. Notamment : 

  • Il est préférable d’employer une formulation qui n'assume pas le genre des partenaires ou la monogamie de la personne :

    • Privilégier une formulation comme « Avez-vous présentement un, une ou des partenaires sexuelles? » au lieu de « Avez-vous présentement un chum, une blonde? ». 

Amalgamer les organes génitaux au genre peut poser problème dans l’évaluation des pratiques à risque, puisque certaines personnes ont des organes génitaux qui diffèrent de leur genre. Le genre peut fluctuer et ne pas signifier la même chose d’une personne à l’autre.

Par exemple, si vous demandez « Avez-vous des relations sexuelles avec des hommes? », cela ne vous indique pas si le ou les partenaires de la personne ont un pénis ou un vagin, ni quelles sont les potentielles pratiques sexuelles sur lesquelles vous devez vous informer pour évaluer les risques [19]. Il est plutôt préférable de poser des questions sur les organes génitaux, comme ceci : « Avez-vous des relations sexuelles avec des personnes qui ont un [vagin/pénis]? »

Certaines caractéristiques identitaires sont considérées comme des facteurs de risque pour la contraction d’une ou de plusieurs ITSS (Fleury et Laberge, 2019), comme : 

  • l’orientation sexuelle

  • le travail du sexe

  • une incarcération passée

  • un parcours trans

  • être originaire d’un pays endémique du VIH

En soi, poser des questions sur des caractéristiques identitaires liées à des risques de contraction d’ITSS n’est pas automatiquement stigmatisant, mais cela peut le devenir si on s’y limite et qu’on y réduit une personne, ou si on n’est pas tout à fait prêt·e à recevoir la réponse et à davantage explorer les pratiques sexuelles [20].

Par ex. : Demander à un homme s’il a des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH) pour évaluer le risque de contraction du VIH :

Problèmes possibles

  • La définition d’un homme n’est pas universelle.

  • Cela ne nous éclaire pas sur les pratiques à risque pour la transmission du VIH, puisqu’une « relation sexuelle » ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. 

Solution

  • Demander directement à la personne quelles sont ses pratiques sexuelles et quels sont les organes génitaux de ses partenaires.

À l’inverse, on ne peut pas présumer qu’une personne n’a pas de pratiques sexuelles à risque ou n'a pas ou peu d’activités sexuelles en raison de caractéristiques identitaires ou corporelles, et il importe de lui poser toutes les questions nécessaires à l’évaluation du besoin de dépistage. 

Pour faire preuve de la plus grande inclusion possible, il est préférable de poser toutes les questions nécessaires à l’évaluation du besoin de dépistage [21], peu importe les facteurs identitaires de la personne. Cependant, l’ouverture ne doit pas se transformer en curiosité. 

Bien que l’envie de comprendre est généralement bien intentionnée, certaines personnes, comme les personnes trans, les personnes exerçant le travail du sexe et les personnes en situation de handicap physique, sont souvent confrontées au fait de devoir répondre à des questions sur leur intimité qui ne sont pas nécessaires à l’évaluation de leurs besoins de dépistage. Si vous avez des questions et des curiosités, c’est normal, mais on vous recommande de les noter et de faire vos recherches à l’extérieur des espaces de consultation pour ne pas rendre la patientèle inconfortable ou lui imposer la responsabilité de vous éduquer [22].

Favoriser l’accessibilité : être explicite et sans jugement

La question « As-tu des relations sexuelles? » n’est pas nécessairement claire ou évidente. 

  • Cette question comporte un biais d’hétérosexualité en assumant que tout le monde a de la sexualité pénétrative; 

  • La signification et la définition des termes « relations sexuelles » peuvent considérablement varier d’une personne à l’autre en fonction de sa culture, de son identité ou de son éducation sexuelle;

  • La compréhension commune de « relations sexuelles » peut se limiter à des relations de pénétration vaginale ou anale, mais bien des gens ont des relations sexuelles sans pénétration. 

Assurez-vous de nommer chaque action et chaque partie du corps concernées lorsque vous posez des questions sur des pratiques sexuelles potentiellement à risque. Utiliser les termes les plus concrets et précis possibles permet d’éviter des erreurs de compréhension.

Afin que la patientèle ne se sente pas jugée, il est préférable d’éviter de faire des commentaires ou d’émettre des critiques à la suite du dévoilement de pratiques sexuelles considérées à risque. Nos critiques sont souvent motivées par de bonnes intentions et ont une visée d’intervention, mais la personne qui les reçoit peut se sentir jugée et ne voudra peut-être pas renouveler son expérience de dépistage. Il faut saisir la nuance entre critique et information. 

  • Pour conscientiser quelqu’un sans jugement au sujet d’une pratique sexuelle considérée à risque, on peut nommer le risque et encourager la mise en place de comportements sécuritaires pour réaliser la pratique sexuelle tout en réduisant les risques de transmission. 

Il faut éviter de juger une personne qui a retardé un rendez-vous de dépistage. Comme nous l’avons déjà mentionné, plusieurs raisons peuvent mener à ce comportement, dont l’anticipation de vivre de la stigmatisation. Il est préférable d’encourager la personne pour avoir posé une action pour sa santé.

Finalement, les croyances et le vocabulaire pour parler de sexualité et d’ITSS peuvent varier d’une culture à l’autre en fonction de chaque personne, et ces différences peuvent freiner la communication [23]. Une approche inclusive consiste à tenter de trouver un terrain d’entente dans la différence et à prendre en considération les mots que la personne utilise pour obtenir une compréhension commune du message sans recadrer à tout prix :

  • Par exemple, demander « Pouvez-vous me dire ce que vous entendez par [...]? » au lieu de « Vous voulez plutôt dire [...]? C’est ça, la façon appropriée de le dire. »

Certaines personnes ont de la difficulté à s’exprimer, soit en raison d’une barrière de langue, d’une gêne par rapport à la sexualité ou encore de difficultés d’élocution. Si une personne a de la difficulté à s’exprimer, il vaut mieux l’écouter attentivement et patiemment, sans essayer de terminer ses phrases à sa place. 

  • Considérer qu’une personne peut avoir du mal à s’exprimer aisément sur sa sexualité, que ce soit dans sa langue ou dans une langue seconde. Elle peut aussi combiner des mots de sa langue et d’une autre langue (comme l’anglais ou le français) pour se faire comprendre.

Si la communication verbale est difficile, vous pouvez proposer d’autres modes de communication, comme la communication non verbale, pour expliquer les prélèvements et les parties du corps, par exemple en utilisant des schémas, des dessins ou des pictogrammes. 

Lorsque vous expliquez le fonctionnement des prélèvements et des tests à réaliser, qu’ils soient effectués par la patientèle ou vous-même, assurez-vous que vos propos soient clairs et précis.

  • Proposer différentes positions dans lesquelles les prélèvements peuvent être réalisés pour que la personne choisisse ce qui la rend le plus à l’aise en fonction de son corps et de sa mobilité;

  • S’assurer d’avoir le consentement de la personne pour la toucher et pour chaque test effectué sur son corps : 

    • Demander le consentement est essentiel pour que la personne comprenne ce qui se passe et ne soit pas surprise par certains gestes, mais aussi parce qu’on ne connait pas sa situation : il faut donc user de délicatesse;

    • Il est possible de vérifier le consentement d’une personne en lui expliquant préalablement le fonctionnement des tests qui seront effectués et en lui demandant son accord pour les réaliser. Lors des tests, on peut expliciter chaque étape en nommant les gestes avant de les poser; 

P. ex. : « Je vais vous toucher le bras. »; « Je vais insérer l’aiguille. »; « Je vais insérer le coton-tige pour le prélèvement. », etc. 

  • Nommer les choses avec précision, ne pas user de sous-entendus pour désigner certaines pratiques, parties du corps, tests ou autres informations. Cela permet de conserver un langage neutre et de s’assurer que la personne comprenne bien ce qui lui est communiqué. 

P. ex. : Au lieu de dire « prélèvement au niveau des organes génitaux », dire « prélèvement au niveau du vagin ou du rectum ».

Pratiques inclusives après le rendez-vous

Pratiquer l’inclusion avec le personnel

Après la consultation, il est important de maintenir les efforts d’inclusion ajoutés à votre service de dépistage. Il faut également s’assurer que l’inclusion se transmette au sein de l’équipe. Si l’environnement est inclusif pour la patientèle, il devrait également l’être pour les membres du personnel :

  • Recruter des infirmier·ère·s, médecins et employé·e·s appartenant à une diversité d’identités afin de faciliter l’aisance de la patientèle appartenant à la diversité;

  • Sonder le personnel actuel au sujet de la création d’un comité d’inclusion, qui veillera à la révision des communications et des publicités et à la mise en place de protocoles à suivre pour les membres du personnel et pour l'aménagement des lieux. Ce comité peut être formé de personnes de la diversité et de personnes ne s’y identifiant pas particulièrement, pour que le poids de l’inclusion ne revienne pas aux personnes qui vivent potentiellement déjà de l’exclusion; 

  • Être alerte aux préjugés, idées préconçues et discours discriminants qui circulent dans le milieu de travail à l’endroit des personnes de la diversité. On peut tou·te·s contribuer à l’apprentissage de l’équipe.

Assurer une formation continue

Il est de la responsabilité des milieux offrant des services de dépistage de continuer à s’éduquer et à s’informer sur les luttes, les situations de discrimination et les barrières d’accès au dépistage rencontrées par les personnes de la diversité sexuelle et de genre, les personnes en situation de handicap, les personnes de la diversité corporelle, les personnes de la diversité ethnoculturelle et les personnes exerçant le travail du sexe. Pour s'assurer que tou·te·s les membres du personnel aient accès à de la formation et à du soutien sur l’inclusion de façon continue, il peut être utile de répertorier les organismes communautaires desservant les différentes populations clés de la région et d’établir un contact avec eux [24].

Assurer une formation obligatoire et continue pour l’ensemble du personnel de la clinique au sujet de l’inclusion permet de faciliter l’adoption de pratiques et de services inclusifs. Le vocabulaire et nos compréhensions de l'inclusion et des diverses réalités sociales sont constamment en évolution.

Mettre en place des politiques d’intervention et un système de commentaires, plaintes et suggestions pour contrer les situations de discrimination ou les microagressions est également une bonne idée. Ce système permet de recevoir les commentaires de la part de la patientèle pour ensuite pouvoir créer un espace inclusif sur mesure pour elle [25].

Mettre de l’avant vos efforts d’inclusion

Enfin, il est important que tous les efforts d’inclusion que vous déployez soient visibles et reconnaissables par votre patientèle. 

Afficher des éléments visuels qui montrent que vous êtes une organisation inclusive :

  • Drapeaux 2SLGBTQIA+, affiches célébrant la Fierté; 

  • Affiches dénonçant la grossophobie ou célébrant l’estime de soi corporelle; 

  • Affiches précisant la diversité de langues dans lesquelles les services sont offerts;

  • Documents d’informations ayant des représentations visuelles pertinentes pour les communautés ethnoculturelles;

  • Campagnes de promotion et éléments visuels de la clinique qui incluent des personnes appartenant à la diversité. 

Attention à fournir un réel environnement inclusif si vous en faites la promotion. Si on affiche notre inclusion, il faut s’assurer de la mettre en pratique et que les efforts se poursuivent!

Souligner les journées de célébration et de lutte

Vous pouvez aussi souligner les journées de visibilité et de lutte à l’aide de drapeaux, d’affiches ou de représentations imagées dans le centre ou la clinique et dans ses communications. Voici une liste non exhaustive de dates à retenir et à souligner dans vos espaces et vos communications :

  • Mois de février – Mois de l’histoire des Noir·e·s

  • 8 mars – Journée internationale des droits des femmes

  • 21 mars – Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale

  • 2 avril – Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme

  • 17 mai – Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie

  • 9 août – Journée internationale des peuples autochtones

  • 1er décembre – Journée mondiale de lutte contre le sida

  • 3 décembre – Journée internationale des personnes handicapées

  • 17 décembre – Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux travailleur·euse·s du sexe

  • 18 décembre – Journée internationale des migrant·e·s

Par respect pour les peuples autochtones et pour reconnaitre les impacts de la colonisation encore présents, il est aussi important de reconnaitre l’occupation de territoires traditionnels non cédés sur lesquels votre clinique est située, et ce, dans toutes les communications, sur votre site web et à la réception de la clinique [26]. 

7. Voici quelques exemples de privilèges reliés aux services de dépistage des ITSS : pouvoir se rendre physiquement dans une clinique de dépistage, pouvoir communiquer avec les prestataires de soins dans la langue avec laquelle on est à l’aise de parler de sa sexualité, pouvoir se faire interpeller par le bon prénom dans la salle d’attente, l’utilisation des bons pronoms et accords par les prestataires de soins, etc.

8. L’équipe au cœur de l’écriture de ce guide partage plusieurs privilèges : nous sommes pour la plupart universitaires, blanc·he·s, sans situation de handicap et passons pour des personnes cisgenres hétérosexuelles, indépendamment de notre identité sexuelle ou de genre réelle. De ce fait, nous écrivons ce guide au meilleur de nos connaissances, mais aussi avec l’humilité de savoir que nous ne pouvons pas prétendre nous mettre à la place de tout individu ayant des difficultés d’accès au dépistage. C’est aussi pour cette raison qu’il s’agit d’une première édition et que nous envisageons une mise à jour du contenu pour les éditions futures.

9. À titre d’exemples, voici quelques préjugés associés à la sexualité de nos populations clés et qui peuvent influencer les interventions au sein d’un dépistage des ITSS :

  • Les personnes en situation de handicap ont peu ou pas de relations sexuelles.

  • Les femmes qui ont des relations sexuelles avec des femmes n’ont pas besoin de se faire dépister, car elles ne pratiquent pas la pénétration.

  • La personne qui consulte est hétérosexuelle et si non, elle va le dire.

  • Les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ont nécessairement des activités sexuelles anales.

10. Se présenter systématiquement avec ses pronoms, qu’on soit trans, non binaire ou cisgenre, permet de normaliser cette action et d’inviter la personne à le faire si elle le souhaite.

11. Pour plus de précisions sur l'accessibilité aux services et aux informations, consultez les sections sur les spécificités des populations clés Personnes en situation de handicap et neuroatypiques et Personnes racisées et migrantes.

12. Pour plus de précisions sur l'accessibilité des lieux, consulter les sections sur les spécificités des populations clés Personnes en situation de handicap et neuroatypiques et Personnes de la diversité corporelle.

13. Vous pouvez entrer en contact avec des organismes communautaires pour obtenir du matériel promotionnel.

14. Pour en savoir plus sur l’écriture épicène et les autres formes d’écriture inclusive, vous pouvez vous référer à notre ouvrage Apprendre à nous écrire : guide et politique d’écriture inclusive, disponible dans la section Pour aller plus loin.

15. Le sexe assigné à la naissance fait référence à l’étiquette homme/femme qu’on attribue à chaque personne en fonction de ses organes génitaux. On précise qu’il est assigné à la naissance pour rendre compte du caractère arbitraire et indépendant du ressenti de la personne. Le sexe assigné à la naissance se distingue donc du genre, puisque ce dernier réfère à la façon dont la personne se sent intimement et à comment elle se positionne face aux options de genre que la société lui propose. Les documents légaux utilisent souvent les termes « sexe » ou « mention de genre » pour parler du sexe assigné à la naissance. C’est pourquoi il est important de ne pas se baser uniquement sur les documents légaux pour identifier le genre de la personne.

Aussi, le sexe assigné à la naissance ne correspond pas automatiquement aux organes génitaux actuels d’une personne. Certaines personnes n’ont pas les mêmes organes génitaux qu’à la naissance, comme certaines personnes trans ou encore les personnes intersexes dont les caractéristiques chromosomiques, génitales ou hormonales ne correspondent pas à une distinction binaire claire.. Poser des questions sur le « sexe » au lieu des organes génitaux peut aussi susciter beaucoup d’inconfort pour certaines personnes trans, non binaires et intersexes, puisqu'elles peuvent subir des indiscrétions au quotidien et vivre de la dysphorie de genre vis-à-vis de leurs organes génitaux. Il est donc préférable de s’informer sur les organes génitaux et non le sexe.

16. Une personne peut ne pas être à l’aise d’aborder ces questions sans comprendre leur pertinence. Si cela arrive, vous pouvez lui expliquer les raisons médicales et les enjeux de dépistage qui motivent ces questions.

Si votre questionnaire est en ligne, vous pourriez y ajouter une petite note explicative mentionnant que vous respectez le genre de toute personne, que les informations sur les organes génitaux sont nécessaires à la détermination des tests de dépistage et que cette information demeurera confidentielle.

17. Il est préférable de ne pas proposer une catégorie de genre « trans » en plus des catégories homme/femme, car cela peut sous-entendre qu’une personne trans n’est pas une « vraie femme » ou un « vrai homme ». Être une personne trans n’est pas un genre, mais plutôt un parcours de vie et ne fait pas toujours partie de l’identité d’une personne. Ajouter une catégorie de genre « trans » sous-entend que les personnes trans ne peuvent pas être des hommes ou des femmes à part entière. De même, être trans signifie qu’on ne s’identifie pas au sexe assigné à la naissance, et donc inclut d’autres genres que les hommes et les femmes trans.

18. Pour en savoir plus sur les différents termes de la diversité sexuelle et de genre, consultez la section des spécificités de la population clé Personnes de la diversité sexuelle et de genre.

19. Pour mieux comprendre la différence entre genre, sexe assigné à la naissance et organes génitaux, référez-vous à la sous-section Distinguer le genre, du sexe assigné à la naissance, des organes génitaux.

20. Il est aussi important de respecter et de favoriser l'autodétermination et l'auto-identification d’une personne. Les appartenances identitaires peuvent fluctuer et ne pas avoir la même portée ou la même signification d’une personne à l’autre. Il ne faut donc pas apposer des étiquettes pour nommer les vécus des personnes à leur place.

21. Si vous sentez qu’une question peut être sensible pour une personne – par exemple, si vous devez vous informer sur les organes génitaux d’une personne trans et que vous craignez de lui causer un inconfort –, vous pouvez toujours introduire votre question en reconnaissant sa délicatesse et en expliquant pourquoi cette question est nécessaire.

22. À cet effet, plusieurs ressources et lectures pour chaque population clé sont proposées à la fin de ce guide dans la section Spécificités des populations clés.

23. Il se peut que vous n’utilisiez pas les mêmes mots qu’une personne pour parler de son expérience sexuelle et c’est normal. Si les compréhensions ou les croyances d’un·e patient·e semblent entrer en conflit avec vos croyances concernant la santé sexuelle, la confrontation n’est généralement pas la solution la plus efficace.

24. Consultez les ressources pour chaque population clé à la fin de ce guide pour connaitre les organismes offrant des informations et des formations aux professionnel·le·s de la santé.

25. Instaurer un système de plaintes en ligne permet aux personnes de prendre parole facilement et sans interaction, comparativement à la réalisation de rencontres individuelles qui peuvent être inconfortables.

26. Veuillez vous référer aux ressources disponibles dans la section Personnes de la diversité ethnoculturelle pour accéder à un guide de reconnaissance des territoires non cédés.

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