7. Voici quelques exemples de privilèges reliés aux services de dépistage des ITSS : pouvoir se rendre physiquement dans une clinique de dépistage, pouvoir communiquer avec les prestataires de soins dans la langue avec laquelle on est à l’aise de parler de sa sexualité, pouvoir se faire interpeller par le bon prénom dans la salle d’attente, l’utilisation des bons pronoms et accords par les prestataires de soins, etc.
8. L’équipe au cœur de l’écriture de ce guide partage plusieurs privilèges : nous sommes pour la plupart universitaires, blanc·he·s, sans situation de handicap et passons pour des personnes cisgenres hétérosexuelles, indépendamment de notre identité sexuelle ou de genre réelle. De ce fait, nous écrivons ce guide au meilleur de nos connaissances, mais aussi avec l’humilité de savoir que nous ne pouvons pas prétendre nous mettre à la place de tout individu ayant des difficultés d’accès au dépistage. C’est aussi pour cette raison qu’il s’agit d’une première édition et que nous envisageons une mise à jour du contenu pour les éditions futures.
9. À titre d’exemples, voici quelques préjugés associés à la sexualité de nos populations clés et qui peuvent influencer les interventions au sein d’un dépistage des ITSS :
Les personnes en situation de handicap ont peu ou pas de relations sexuelles.
Les femmes qui ont des relations sexuelles avec des femmes n’ont pas besoin de se faire dépister, car elles ne pratiquent pas la pénétration.
La personne qui consulte est hétérosexuelle et si non, elle va le dire.
Les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ont nécessairement des activités sexuelles anales.
10. Se présenter systématiquement avec ses pronoms, qu’on soit trans, non binaire ou cisgenre, permet de normaliser cette action et d’inviter la personne à le faire si elle le souhaite.
11. Pour plus de précisions sur l'accessibilité aux services et aux informations, consultez les sections sur les spécificités des populations clés Personnes en situation de handicap et neuroatypiques et Personnes racisées et migrantes.
12. Pour plus de précisions sur l'accessibilité des lieux, consulter les sections sur les spécificités des populations clés Personnes en situation de handicap et neuroatypiques et Personnes de la diversité corporelle.
13. Vous pouvez entrer en contact avec des organismes communautaires pour obtenir du matériel promotionnel.
14. Pour en savoir plus sur l’écriture épicène et les autres formes d’écriture inclusive, vous pouvez vous référer à notre ouvrage Apprendre à nous écrire : guide et politique d’écriture inclusive, disponible dans la section Pour aller plus loin.
15. Le sexe assigné à la naissance fait référence à l’étiquette homme/femme qu’on attribue à chaque personne en fonction de ses organes génitaux. On précise qu’il est assigné à la naissance pour rendre compte du caractère arbitraire et indépendant du ressenti de la personne. Le sexe assigné à la naissance se distingue donc du genre, puisque ce dernier réfère à la façon dont la personne se sent intimement et à comment elle se positionne face aux options de genre que la société lui propose. Les documents légaux utilisent souvent les termes « sexe » ou « mention de genre » pour parler du sexe assigné à la naissance. C’est pourquoi il est important de ne pas se baser uniquement sur les documents légaux pour identifier le genre de la personne.
Aussi, le sexe assigné à la naissance ne correspond pas automatiquement aux organes génitaux actuels d’une personne. Certaines personnes n’ont pas les mêmes organes génitaux qu’à la naissance, comme certaines personnes trans ou encore les personnes intersexes dont les caractéristiques chromosomiques, génitales ou hormonales ne correspondent pas à une distinction binaire claire.. Poser des questions sur le « sexe » au lieu des organes génitaux peut aussi susciter beaucoup d’inconfort pour certaines personnes trans, non binaires et intersexes, puisqu'elles peuvent subir des indiscrétions au quotidien et vivre de la dysphorie de genre vis-à-vis de leurs organes génitaux. Il est donc préférable de s’informer sur les organes génitaux et non le sexe.
16. Une personne peut ne pas être à l’aise d’aborder ces questions sans comprendre leur pertinence. Si cela arrive, vous pouvez lui expliquer les raisons médicales et les enjeux de dépistage qui motivent ces questions.
Si votre questionnaire est en ligne, vous pourriez y ajouter une petite note explicative mentionnant que vous respectez le genre de toute personne, que les informations sur les organes génitaux sont nécessaires à la détermination des tests de dépistage et que cette information demeurera confidentielle.
17. Il est préférable de ne pas proposer une catégorie de genre « trans » en plus des catégories homme/femme, car cela peut sous-entendre qu’une personne trans n’est pas une « vraie femme » ou un « vrai homme ». Être une personne trans n’est pas un genre, mais plutôt un parcours de vie et ne fait pas toujours partie de l’identité d’une personne. Ajouter une catégorie de genre « trans » sous-entend que les personnes trans ne peuvent pas être des hommes ou des femmes à part entière. De même, être trans signifie qu’on ne s’identifie pas au sexe assigné à la naissance, et donc inclut d’autres genres que les hommes et les femmes trans.
18. Pour en savoir plus sur les différents termes de la diversité sexuelle et de genre, consultez la section des spécificités de la population clé Personnes de la diversité sexuelle et de genre.
19. Pour mieux comprendre la différence entre genre, sexe assigné à la naissance et organes génitaux, référez-vous à la sous-section Distinguer le genre, du sexe assigné à la naissance, des organes génitaux.
20. Il est aussi important de respecter et de favoriser l'autodétermination et l'auto-identification d’une personne. Les appartenances identitaires peuvent fluctuer et ne pas avoir la même portée ou la même signification d’une personne à l’autre. Il ne faut donc pas apposer des étiquettes pour nommer les vécus des personnes à leur place.
21. Si vous sentez qu’une question peut être sensible pour une personne – par exemple, si vous devez vous informer sur les organes génitaux d’une personne trans et que vous craignez de lui causer un inconfort –, vous pouvez toujours introduire votre question en reconnaissant sa délicatesse et en expliquant pourquoi cette question est nécessaire.
22. À cet effet, plusieurs ressources et lectures pour chaque population clé sont proposées à la fin de ce guide dans la section Spécificités des populations clés.
23. Il se peut que vous n’utilisiez pas les mêmes mots qu’une personne pour parler de son expérience sexuelle et c’est normal. Si les compréhensions ou les croyances d’un·e patient·e semblent entrer en conflit avec vos croyances concernant la santé sexuelle, la confrontation n’est généralement pas la solution la plus efficace.
24. Consultez les ressources pour chaque population clé à la fin de ce guide pour connaitre les organismes offrant des informations et des formations aux professionnel·le·s de la santé.
25. Instaurer un système de plaintes en ligne permet aux personnes de prendre parole facilement et sans interaction, comparativement à la réalisation de rencontres individuelles qui peuvent être inconfortables.
26. Veuillez vous référer aux ressources disponibles dans la section Personnes de la diversité ethnoculturelle pour accéder à un guide de reconnaissance des territoires non cédés.